Arequipa la blanche

OLYMPUS DIGITAL CAMERAAREQUIPA 10/9-15/9. Epique voyage que celui qui nous conduit à Arequipa. Partis en bus et au crépuscule, la nuit fut mémorable, entre le froid de la climatisation, l’inconfort des « semi-camas » (traduire demi-lits, sièges qui s’incline à moitié !), les cris assourdissants de la télévision et l’attente interminable au long des seize heures de route. Une jeune péruvienne me tenait compagnie et j’ai pu mesuré l’étendue des progrès qui m’attendent inexorablement dans mon apprentissage de l’espagnol. Arrivés vers midi, Arequipa nous a plu sur le champ. Les sacs posés à l’hôtel « Los Andes », qui nous servirait de camp de base pour notre séjour dans la ville, nous avons profité de la vue plongeante sur la plaza de Armas, de la terrasse d’un restaurant sympathique et visiblement prisé des péruviens. Nous étions plongés dans l’ambiance.

Arequipa est une ville provinciale et élégante. Ses rues héritées de l’époque coloniale sont tracées au cordeau mais cette rigueur accentue sa beauté et étourdit le promeneur qui se perd avec délice dans la géométrie de la cité. Les murs blancs des bâtiments d’époque s’élèvent sur deux étages. Les pierres de taille chauffent au soleil et éblouissent les passants. Arequipa est une ville chaleureuse.  La vaste plaza de Armas s’organise autour de la fontaine. Les enfants courent après les pigeons. Les vendeurs de douceurs naviguent à vue et les glaciers patientent tandis que des cireurs officiels et en uniformes font briller le cuir des chaussures péruviennes. Derrière, la cathédrale s’abritent sous les sommets des volcans Chachani et Misti. Ces monts enneigés culminent autours de 6000 mètres et dominent majestueusement Arequipa et ses pâturages.

Notre rythme s’est installé naturellement même si nos (mes) angoisses de parents nous encourageraient à plus d’ardeur matinale. Chaque jour, après un copieux petit déjeuner, le patio de l’hôtel devenait notre salle de classe (à trois niveaux s’il vous plait). Deux heures et demi à trois heures chaque matin. Et cela se s’est déroulé plutôt bien malgré quelques éclats. Après les cours et le déjeuner (souvent un pique-nique à l’hôtel) et un temps calme, nous profitions de la ville.

Mardi, arrivés tard et fourbus après notre voyage en bus, nous avons déambulé en fin d’après midi dans la ville.

Mercredi, nous avons découvert le marché local de Arequipa. De taille moyenne, il est naturellement organisé par groupe de produits (oeufs et fromage, poulet et tomate (logique !), fruits, boucherie, légumes (dans un autre carré que les fruits), etc…). Quelques herboristeries offrent aussi des produits improbables destinés à la médecine traditionnelle comme des animaux séchés, des racines, des préparations. Des odeurs d’épice se mêlent à celles de viande fraîche. Le brouhaha résonne dans l’immense hall. Nous avons fait provisions d’avocats, de fruits pour notre premier dîner à l’hôtel.

Jeudi, nos pas nous ont menés au couvent dominicain Santa Catalina. Cette petite ville dans la ville mérite les éloges des guides touristiques. C’est un labyrinthe délicieux dont les ruelles pavées aux noms espagnoles sont fraîchement chaulées de rouge, parfois de bleu. Des fleurs, des arbustes, des fruitiers rendent grâce à l’attention de discrets jardiniers. Certaines cellules n’ont rien de monacale, et certaines soeurs aisée y vivaient entourées de servantes dans de vrais appartements. Cuisines, réfectoire, chapelle, terrasse, potager, lavoir offraient à l’époque une autonomie qui avait un prix. Les femmes payaient mais pour certaines, ce prix était celui d’une relative liberté contre un mauvais mariage. On passerait des heures à l’ombre d’un figuier ou au bord de la fontaine, dans une chambre fraiche ou sur la terrasse tournée vers les volcans. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et souvent les enfants trépignent. Au retours, en quête de la salle d’escalade, nous avons croisé, par hasard si le hasard existe, Xavier, guide de montagne et surtout propriétaire de la salle de grimpe. Il nous a gentiment fourni les infos et nous avons visité sa belle salle de pan.

Naturellement, vendredi, après l’école et la sieste, nous nous sommes offert une petite séance de bloc très sympa. Anis s’est fait deux copains. Ferrucio le fils de Xavier et un de ses camarades.  Et manifestement, la barrière de la langue est un mythe d’adulte. Maële et Lune ont profité d’un dévers moyen et moi je me suis fait mal aux bras! Karine, maîtresse des lieu, nous a offert le goûter et nous avons profitez des conseils et des anecdotes de Xavier pour rêver. Pâtes à la tomate arrosé d’un Malbeck un peu doux ont conclue cette journée.

Samedi fut une journée comme les autres : école et déjeuner une bonne partie de la journée avant d’aller rendre une petite visite à Juanita, la momie des volcans. Musée très joli, très bien fait et visite guidée de très bon niveau. Allez lire l’article de Maële consacré à Juanita (à paraîre !).

Dimanche, nous avons commencé l’école assez tard. Une dernière balade dans la ville, et le regret de partir si vite nous a accompagné au terminal des bus pour la poursuite de notre périple vers Cuzco et le Machu Pichu.

A suivre…

9 réflexions au sujet de « Arequipa la blanche »

  1. Famille artola

    Je soutiens ceux qui sont contre l’école le dimanche ! Quoique si ça abouti à des descriptions comme ceux de Vincent … Bisou à tous

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  2. Chloè Lutz-Messina

    Un grand bonjour à vous et merci ; grâce à votre prose,je m’y voyais.Nous sommes heureux de voir que tout se passe bien et en attente de la suite de vos aventures.Adressez à Anis un grand bonjour de Chloè,elle parle encore souvent de lui.
    Bien à vous, Daniel Lutz

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      1. Chloè Lutz-Messina

        Bonjour Anis,moi,Chloé,je vais bien,j’ai fait ma rentrée scolaire une semaine après tout le monde,car j’étais avec mes parents en Crète,dans la maison de mon tonton qui a fêté ses 50ans là bas et nous n’avons pas pu rentré avant le 9 septembre.J’ai un nouveau maître qui s’appelle Mr Houtmann ( qui ne me plaît pas trop,il est assez sévère).Mes parents vont bien,merci , et d’après ce que je sais, tes parents ainsi que tes soeurs vont trés bien.Mon papa me parle régulièrement de votre tour du monde et je vais suivre vos aventures avec beaucoup de curiosité.Tu as beaucoup de chance de voyager autant et de rencontrer Spiderman au Pérou.Peut être,dans la forêt,verras tu le marsupilami,qui sait….En tout cas ,tu verras plein de belles choses et je pense souvent à nos moments passés;je t’adresse , ainsi qu’à ta petite famille,un grand salut de Lingolsheim ( France ) et attend de tes nouvelles,à bientôt,
        Chloé

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  3. Philippe POINDRON

    Quelle belle description ! Je suis très heureux d’avoir ces bonnes nouvelles. Seize heures de bus, ce doit être épouvantablement long. Qu’ont fait les enfants ? Pour l’école le dimanche, je suis d’accord avec Etienne. Keine Schüle ! Nein ! Ne ! O Je !
    Je vous embrasse.
    Papa/papoune

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  4. mathilde&co

    Top drole j ai eu la meme reflexion au sujet de l ecole le dimanche!!!!!
    Mais finalement,chez vous c est dimanche tous les jours,donc forcement ecole le dimanche!!!!!
    bref….BONNE CONTINUATION
    les BACKERT ( Mathilde )

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  5. Jacquot Etienne

    Merci pour nous avoir conduits par la main dans Arequipa! c’est passionnant. Sent-on en ville la fraîcheur des hautes montagnes proches?
    Un reproche: on ne fait pas la classe aux enfants le dimanche, vertekel noch’moll!
    on vous embrasse.
    Etienne et Frédérique

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