San Pedro, escale au désert

OLYMPUS DIGITAL CAMERASAN PEDRO DE ATACAMA 12/10-15/10. Levés aux aurores (et même plus tôt) ce 12 octobre, geysers à six heures du mat, baignade dans les eaux thermales chaudes à 7 heures, laguna blanca et verda à 9 heures: c’est des souvenirs plein la tête que nous quittons l’altiplano pour descendre à l’ombre du Licancabur dans la plaine désertique d’Atacama. Dans le bus, le calme règne. La fatigue mais aussi la nostalgie de quitter un endroit absolument magique accablent les voyageurs. Passage obligé à la douane chilienne extrêmement vigilante sur le trafic de fruits et légumes et d’oeuvres d’art (ou l’inverse ?). Au scanner, Charlipopette doit ressembler  à une antiquité car le douanier vérifie sa nature exacte avant de lui accorder son visa d’entrée.

Ce voyage si merveilleux dans le Sud Lipez s’accommode mal de l’exubérance touristique consumériste qui règne sur San Pédro d’Atacama. La ville a un petit coté Saint-Raph qui nous gratouille dés les premiers mètres. Nous sommes mal à l’aise alors que nous traversons la placette blanche bordée d’agences touristiques, de magasins de souvenirs artificiels et de restaurants affichant le même menu clinquant, plein de promesses non tenues. Le côté campagnard des ruelles de terre batue et des maisons basses ne parvient pas à effacer cette ambiance côte d’azur. Heureusement, un peu à l’écart, nous trouvons l’improbable casa de los musicos, une petite pension familiale tenue par Brigitte de Lilles et Miguel de Santiago. Ce paradis des musiciens accueille les néophytes au son du mi-la-ré-sol-si-mi gratté sur une guitare accrochée au plafond par un médiator astucieusement collé à la porte. Le décors est planté et les guitares et autres percussions sont à disposition. Brigitte est surnommée avec justesse « Brigitte les bons plans ». Alors, comme on a faim, elle nous fait traverser la rue jusqu’au resto d’ouvrier qui sert une cuisine aussi typique que roborative. On tente quatre menus pour cinq. Grave erreur. Trois suffiront à l’avenir. La première journée est dédiée au repos et c’est pas du luxe. Nous dînons avec Alex et Steph, dans ce même petit resto au milieu de gars du BTP qui tombent le gilet fluo le temps de se caler un truc solide au fond du gosier. Ouf, Brigitte sauve notre séjour à San Pedro. Nous profitons du calme (relatif) de la casa pour reprendre un peu l’école. Après les merveilles que nous avons découvertes comme des pépites, les attractions clinquantes du coin nous semblent fades. Et tout est beaucoup plus cher. Impossible de louer une voiture à un tarif abordable. Toutes les excursions sont exorbitantes. Nous rencontrons Laurent et Marina à la casa, adorable couple de français qui nous proposent de nous déposer à la « Valle de la Muerte » (je ne traduis pas pour ne pas inquiéter nos parents mais ça veut dire vallée de la mort en espagnol…), le lendemain matin (Ouaouh…Au petit dèj, c’est pas n’importe qui qui peut aller dans la vallée de la mort) avant d’aller rendre la voiture de loc (qu’il ont loué à une heure d’ici pour économiser 60% du prix).  Du coup, nous calons une journée « visite » avec un excursion à la vallée de la Lune l’après-midi. La vallée de la mort porte bien son nom, il y a beaucoup de zombies mort, des vampires, des chauves qui sourient et des vers de terre.

Mais non ! Ca s’appelle comme ça parce que c’est tellement aride que même les fleurs en plastiques fanent. Nous nous promenons dans un canyon argileux, ocre vif. La terre est meuble mais complètement sèche. La nature semble sur le point de se déliter sous nos yeux, accentuant ce sentiment d’éphémère. On imagine une subite tempête de vent et la terre se transformant en sable, en mottes dévalant des pentes qui disparaissent sous nos yeux. Le soleil vient rajouter son grain de soif façon « death valley » (je ne traduis pas pour ne pas inquiéter nos parents mais ça veut dire vallée de la mort en anglais…).

Nous regagnons San Pedro en stop et ça marche du tonnerre. La première voiture qui passe s’arrête et transforme les quatre kilomètres que nous avions prévu de faire à pied en partie de plaisir pour les enfants. Déjeuner, repos et promesse d’un voyage sur la lune nous occupent jusqu’à la fin de l’après-midi. Nous voilà reparti pour la « mer de la tranquillité ». La vallée de la lune est un genre de symphonie géologique où les dunes de sable fin rivalisent avec les blocs de calcaires et autres roches sédimentaires érodées par des millénaires. Nous visitons canyons, grotte, amphithéâtre naturel au rythme effréné d’un guide qui parle trop vite et qui finit par prendre la mouche en pensant que nous nous désintéressons de son travail. Peu importe, la nature est grandiose et le coucher de soleil sur le désert somptueux. Une magnifique journée.

Notre séjour chez Brigitte est paisible, heureux, arrosé, familial, confiant et finalement nous auront passé, contrairement à nos craintes, un agréable séjour. Le dernier soir, je me mets aux fourneaux et nous dînons avec Brigitte, Rafa (un pote de trente de Miguel que le couple héberge), Laurent, Marina et Charles. Super dernière soirée avant la grande traversée vers Iguazu. Nous quittons à regret ce havre paisible, paradis des chats Pita et Pito (pucés et vaccinés) et la gentillesse de Brigitte qui a gâté les enfants à coup de douceurs sucrées et d’attention sincère. Voguent vers l’aventure argentine…

6 réflexions au sujet de « San Pedro, escale au désert »

  1. Anne-Claire

    Vous m’avez bien fait rigoler à faire du stop dans le désert!! Peur de rien!!! Intérêt à ce que la première voiture s’arrête, sinon, on attend 3 jours??

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  2. 5 in 73

    Bouffe grenobloise chez ma sœur hier soir, un de ses potes a entendu parler par le beau-frère de la mère de sa grande sœur (ou l’inverse) d’un blog fantastique d’une famille de gens du voyage alsaciens qui jouent à Gravity, mais en moins haut et moins risqué. Depuis il ne pense plus qu’à une chose: vous imiter…

    Charlipopettes en star du web, bientôt vous ne pourrez plus errer en paix sur les montagnes ou autres déserts, sans qu’on vous saute dessus pour avoir un bon mot de Vincent ou une photo des biceps d’Anis. Méfiez vous!

    On vous embrasse.

    Manu and Co

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    1. Vincent Auteur de l’article

      Marrant ça. Vous êtes sur que c’est notre blog ?
      Sinon, comment va la famille ? Les gars sont en forme ? Adélie est toujours la princesse qu’on a laissé en juin ?
      bisous

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      1. 5 in 73

        Pas de doute sur le blog. Quant à la famille, tvb. Reprise des hostilités scolaires, sportives et musicales demain après quelques vacances bien peu exotiques par rapport à celles qui nous attendent à Pâques (mais très bien quand même). Enfin Princesse Adélie continue à s’épanouir entourée de ses 2 chevaliers servants fans du moment du « maestro » belge (à ce propos, petite vidéo très sympa sur Youtube avec Jamel D, à voir absolument!). Pas de prince charmant en vue pour l’instant, donc Papa et Maman sont contents…

        Kenavo (comme disent les argentins de l’ouest)!

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  3. Pauline

    Je connais un couple de Laurent et Marina français …mais ils sont à Londres avec maintenant un pti bébé , mais dis moi c’est pas eux ???? Oui je sais ma naïveté me perdra…
    Bisous !

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